Jujube en cuisine

Poulet au soyo (Poulet à la sauce soja)

Il est bon ou quoi ?
La première fois que j’ai été « confronté » à cette question c’était lors de ma première semaine au collège en Nouvelle-Calédonie. Mes nouveaux amis écrivez des petits mots sur mon agenda, et l’un d’eux avait commencé son message par « Coucou Julie ! Il est bon ? ».
En le lisant j’ai levé la tête vers une copine, et lui ai demandé « qu’est-ce qui est bon ? », elle m’a souris sans une once de moquerie (j’ai apprécié) puis m’a expliqué qu’il s’agit d’une expression locale pour demander « tu vas bien ? »
Ce jour là j’ai compris que j’allais peut-être rater le sens de pas mal de futures conversations…

Avec le recul je me rends compte de la chance que j’ai eu que ces jeunes m’acceptent dès le départ. Cela faisait seulement quelques jours que j’étais arrivé, en cours d’année de surcroit, et mon agenda faisait déjà le tour de la classe pour que chacun y laisse un petit mot. Mon accent du sud de la France était à couper au couteau, et je crois que ça m’a aidé à me rendre sympathique auprès d’eux.
Ils sont venus spontanément vers moi, ne se sont jamais moqué de mon accent, beaucoup m’ont proposés de me joindre à leur table à la cantine (et m’ont appris à découper une mangue ! haha). J’avais changé de pays, changé d’environnement et d’entourage, perdu tous mes repères, cet accueil fut terriblement réconfortant.

Ce sont ces premières rencontres qui ont forgé mon amour pour ce pays (car oui c’est un « Pays d’Outre-Mer », un POM donc ;-)), et l’envie d’en faire intégralement partie, en tout point.
J’ai gommé mon accent pour prendre le leur, adopté leurs expressions, je me suis même forcé à aimer les omaïs que l’on grignotait en permanence (ceux qui connaissent les omaïs réaliseront l’intensité de mon désir d’intégration… Les omaïs sont principalement des prunes séchées (parfois ce sont d’autres fruits comme la papaye je crois bien, mais de toute manière ça n’a le goût ni de l’un ni de l’autre) sucrées, salées et acides tout en même temps ! C’est… c’est… très spécial.)

Un jour un des pions de mon lycée s’est étonné que je sois une « zoreille » (quelqu’un qui est né en Métropole), il était persuadé que j’étais née en Nouvelle-Calédonie, quelle fierté j’ai éprouvée ce jour là ! ;-)

La vie a fait que je suis retournée vivre chez ma maman en Métropole, puis j’ai rencontré le chéri… Et je suis restée.
Je ne regrette rien, bien évidemment, je suis très heureuse de ma vie, et si j’avais l’opportunité de retourner vivre en NC, je serai également heureuse mais déchirée de quitter ce que j’ai ici.

C’est pourquoi de temps en temps je me fais des petits voyages gustatifs.
Les odeurs de cuisine ont ce pouvoir de me transporter instantanément dans un autre lieu, ou une autre époque (comme c’est le cas avec les figues par exemple)

Poulet au soyo (Poulet à la sauce soja)

L’année dernière je suis retournée pour un court séjour en Nouvelle-Calédonie, et ma petite sœur nous a cuisiné un des plats que je préfère au monde et qui symbolise pour moi la Nouvelle Calédonie : le poulet au soyo !

Oui je sais, le plat typique traditionnel de Nouvelle-Calédonie c’est le bougna : équivalent de notre ragout [viande ou poisson (ou autre…), légumes (taro, igname, patate douce, bananes poingo, etc…), lait de coco, etc…] le tout enfermé dans une « papillote » (sur le principe) de feuilles de bananier, cuit dans un four kanak (avec des pierres chauffées dans un feu). (et si tu trouves cette explication peu satisfaisante, clique ici pour voir une vidéo plus parlante)

Sauf que je n’ai jamais mangé de bougna à la cantine (il existe une « version marmite »). Alors que le poulet soyo… Des centaines de fois ! (bon, on nous servait aussi pas mal de spaghetti bolo, et je ne l’ai jamais considéré comme un plat symbolique de NC, j’en conviens !)

Toutes les recettes de poulet et dinde sur Jujube en cuisine

Le soyo c’est de la sauce soja tout simplement. Je pense que ça vient du mot anglais pour soja « soy », ça me parait logique en tout cas (la population de la Nouvelle Calédonie est riche de diversité, notamment Asiatique et Américaine, le « poulet au soyo », de part sa recette et son nom en est le parfait exemple !)
La sauce soja est très présente dans la cuisine de Nouvelle Calédonie.

Une recette très facile et pleine de saveurs

Jusqu’à ce que ma sœur nous cuisine donc ce poulet au soyo, j’avais quasi oublié son existence, qu’elle honte !
Je l’ai assisté pendant la préparation en me jurant de le faire découvrir au Chéri et notre fille en rentrant, puis nous voilà plus d’un an après…

Il faut dire que depuis quelques années nous n’achetons ni ne consommons plus vraiment de viande (ni de poisson), notre alimentation à la maison varie de végétarien à vegan, avec quelques rares exceptions.
Aussi j’ai été la première étonnée lorsqu’en faisant ma liste de courses j’ai écrit « poulet » en ayant la ferme intention de cuisiner enfin la recette de poulet soyo de ma sœur !

Et, comment vous dire… C’était tellement bon !!!

Ça m’a rappelé plein de souvenirs de cantine ! haha
Mais aussi de déjeuners avec les copains, avec nos barquettes achetées dans le magasin à côté du lycée… En Nouvelle Calédonie il y a ce qu’on appellerait chez nous des « supérettes », des petits magasins de quartiers quoi, mais qui s’apparentent aussi à nos « traiteurs », car ils vendent aussi des sandwichs et des plats préparés (et également des nems et des banh bao (!)), chez lesquels je prenais ma fameuse salade tahitienne, mon bami ou mon poulet soyo… (#nostalgie)

Poulet au soyo (Poulet à la sauce soja)

Le secret d’un poulet incroyablement tendre c’est la cuisson douce : lorsque l’étape du mijotage viendra, soyez patient, baissez le feu, et laissez cuire tout doucement votre plat…

Je vous transmets ici la version la plus simple du poulet au soyo, c’est comme ça que je l’aime.
Cependant vous pouvez parfaitement ajouter de l’ail, du gingembre, du persil, de la coriandre,… Comme vous le feriez avec n’importe quel plat de viande en sauce.

Poulet au soyo (Poulet à la sauce soja)

2017-09-22
: 4
: 10 min
: 40 min

Par :

Ingrédients :

  • 4 blancs de poulet
  • 1 oignon jaune (ou deux si petits)
  • huile d’olive
  • 150 ml d’eau
  • 50 ml de sauce soja non sucrée
  • 2 c. à soupe de sucre en poudre

Coupez les blancs de poulet en morceaux de taille moyenne (pour vous donner un ordre d’idée : je coupe mon blanc de poulet en deux dans le sens de la longueur, puis selon sa grosseur initiale, je coupe chaque moitié en 3 ou 4 dans la largeur).

Huilez généreusement une sauteuse (l’équivalent de 3 c. à soupe s’il vous faut une quantité exacte ;-)), mettez sur feu fort. Une fois l’huile chaude, faites saisir vos morceaux de poulet. Faites-les colorer de chaque côté puis retirez-les du feu (faites-les patienter dans une assiette). Le but de cette étape est de les saisir pas de les cuire à cœur, c’est donc plutôt rapide.

Émincez l’oignon et faites-les revenir dans la même sauteuse (ajoutez un peu d’huile si nécessaire) sur feu moyen. Une fois qu’ils sont translucides à dorés, remettez le poulet, puis ajoutez l’eau, le sucre et la sauce soja, remuez.

Baissez le feu de manière à maintenir des petits bouillons, et laissez mijoter tout doucement en remuant régulièrement… Le but est de cuire la viande sans l’agresser (pour un moelleux incomparable), et de réduire la sauce.
Dans ces conditions le poulet ne crains pas de sur-cuisson — ne me le laissez pas 3 heures sur le feu non plus — selon la grosseur de vos morceaux comptez 20 à 30 minutes de mijotage (à titre indicatif).

Lorsque la sauce a réduit de moitié (faites en sorte d’en avoir suffisamment pour « saucer » tout de même ;-)), prélevez un morceaux de poulet pour vérifier la cuisson à cœur en le coupant en deux, s’il est cuit, coupez le feu, couvrez la sauteuse et lancez la cuisson du riz, qui accompagnera votre poulet au soyo !

Sur les photos j’ai présenté une version « esthétique » du poulet au soyo (haha), en vrai lorsque le riz est cuit et égoutté mon plaisir c’est de le verser dans la sauteuse, sur le poulet et sa sauce, je mélange tout et c’est un pur bonheur de saveurs et de simplicité !
Pour réchauffer le plat en cas de restes (mais c’est rare ;-)) il suffit de remettre le tout sur le feu avec un tout petit peu d’eau (à ajouter au fur et à mesure que le plat se réchauffe), pour recréer une sauce et lier tous les aliments entre eux.

Poulet au soyo version « casse pas la tête » ;-)

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